Aurélia Jaubert

Le rêve éveillé / mixtape I 

Installation Galerie Episodique - Paris

2016

Rossini greatest hits - Pretenders: Learning to crawl - Ike and Tina Turner: Workin' together - Tom Waits: Rain dogs - Lou Reed: Berlin - Talking Heads: Speaking in tongues, Stop making sense - Nina Hagen: Unbehagen - Naomi et Tsipora 1999 - Clash: London calling - Festival Flamenco gitano
bandes magnétiques audios tressées
dimensions variables
2015-2016

Montage/ démontage. Vidéo Tsipora Fleischer

Super VHS

2014-2017

sculptures en bandes VHS tressées

formats variables

chapelle

chapelle

chapelle

chapelle

chapelle

vue d'atelier

vue d'atelier

installation galerie Kamila Regent, juin juillet 2017

Grease de Randal Kleiser

Scream de Wes Craven

Phantom of the paradise de Brian de Palma

Play time de Jacques Tati

Singing in the rain de Gene Kelly et Stanley Donen

Monty Python à Hollywood

Meurtre d’un bookmaker Chinois de John Cassavetes

Scream de Wes Craven

Super VHS 

Le cinéma, un art universel, a produit des films puis des K7 VHS.

C’est à partir  de ces matériaux transformés ici en sculptures que ces séries sont nées. Ces travaux  empruntent donc à la fois à l’image au cinéma, à la musique et au son, et les traces des œuvres initiales sont gardées par le titre des films ou des albums ; noms qui aussitôt créent des images dans la mémoire: paysages, personnages, moment de vie …

En les détournant ainsi, ils donnent à voir tout à fait autre chose mais s’imprègnent donc des images que la mémoire a gardés.

Vertical Helical Scan (balayage hélicoïdal vertical), c’était le nom du «VHS» qu’on a ensuite préféré appeler «Video home system», l’instrument principal de la diffusion de masse du cinéma pendant une trentaine d’années. Depuis le début de l’ère numérique les cassettes VHS se morfondent sur leurs étagères et prennent la poussière, quand elles ne sont pas déjà détruites, broyées, compactées par les camions poubelles. Ici les K7 VHS trouvent une nouvelle vie. Leurs bandes magnétiques, extirpées de la boîte, aspirent à une autonomie et se transforment en dédales de formes organiques, de sculptures semi-molles. Comme si les films échappaient à leur fonction classique et se métamorphosaient en d’autres formes d’art: tissages, sculptures, installations. Chaque film devient ici réellement «indépendant».

Il retrouve peut-être un lien et une réappropriation de son premier nom d’origine: un nouveau scan hélicoïdal et vertical, une nouvelle image de l’image… Chaque sculpture ainsi réalisée porte le nom du film vhs ainsi que ses caractéristiques inscrites sur les jaquettes des vidéos.

Toutes ces sculptures, installées au sol, mais pouvant également être installée aléatoirement et individuellement dans un espace grâce à leur consistance légère, peuvent former de grandes installations créant une sorte de parcours rhizomatique ou des sculptures individuelles. Un nouveau Video Home System : un SUPER VHS.

 

Ombres

2013-2014

11  digital prints : 62x96cm

2 digital prints : 62x180cm

5 exemplaires chaque

Série réalisée avec le soutien de EPSON France

L’idée développée pour la série Ombres est née du désir de saisir l’impalpable et d’un vague souvenir de cette période de l’Histoire de la photographie où l’on pensait pouvoir apercevoir l’âme, les fantômes ou l’aura, et ainsi rendre visible l’invisible.

Ombres est une sorte d’objet idéal où la présence et l’absence du corps cohabitent dans un même temps et un même espace, dans une forme d’utopie.

Ombres est une projection mentale, entre réalité et fiction : placée dans de nouveaux contextes, sortie de son origine historique et spatiale, l’image permet d'opérer des grossissements, des changements de point de vue.

Le spectateur s’y immerge en recréant inévitablement d’autres images, les icônes de son propre imaginaire, souvent bien loin de la réalité photographique originelle.

A l’instar de Thomas More, inventeur du mot utopia, afin de désigner le lieu imaginaire qu'il a conçu, Ombres à le désir d’élargir le champ de la perception dans une forme d’utopie photographique.

L’utopie, par définition sans lieu, mais présente en chacun de nous, partage avec Ombres ce non-lieu malgré tout perceptible puisque présent dans l’imaginaire de tous.

Le procédé photographique ne s’intéresse ici qu’à la trace du corps. Il en ignore la forme et son monde en multiples dimensions. Il en élimine la matière et n’en projette que les formes cachées.

 

En photographiant des ombres frontalement et dans un recadrage propre à chacune, sans tenir compte de leurs sources réelles, naît alors une sorte de peinture abstraite, composée de dégradés veloutés, désincarnée de son volume d’origine.

 

Ces dégradés emplissent l’image d’une consistance étrange un peu spectrale. Ils forment une sorte de nouvelle représentation équilibrée, un tout nouvel espace qui, ainsi que le suggérait Walter Benjamin évoquant l’agrandissement au cinéma, nous permet presque d’accéder à l’existence insoupçonnée des choses, « un espace ou règne l’inconscient », aux marges du visible.

 

Grâce à un cadrage serré qui lui permet de concentrer son regard sur un point précis agrandi et oublieux de son contexte, le spectateur s’immerge dans une dimension jusqu’alors inconnue où son inconscient recréera inévitablement des images, les icônes de son propre imaginaire, souvent bien loin de la réalité photographique originelle.

 

D’ailleurs, l’ombre ne désigne-t-elle pas parfois l'inconscient dans son ensemble ? Et au sens figuré ce qui est secret, caché, plongé dans l'oubli, ce qui est laissé dans l'incertitude ?

Dead zone

2001-2017

travail en cours

tirage jet d'encre 
Frelon:110x110cm
Souris:90x110cm

travail en cours-2001-2015

Washing Machine

Sydney 2001

vidéo / 12 mn

10 dvd signés et numérotés

captures d'écrans du film washing machine

Rebuts
2007-2017

bandes cousues, 400x7cm chaque

dessins, photos, fils, paillettes, matériaux divers

Rebuts
Il est rare que l’on perçoive le bruit de la machine à coudre dans un atelier d’artiste. Or, la visite dans l’atelier parisien d’Aurélia Jaubert offre la découverte, à coté d’un amas de papiers découpés, d’une grande imprimante destinée aux tirages de ses photographies grands formats et de l’antique machine à piquer qui a vu défiler plus d’un ourlet. En initiant, il y a plusieurs années, la série des Rebuts l’artiste n’avait qu’une idée très imprécise d’un résultat formel. Pratique intuitive, délassement en jachère, le mode d’exécution est celui d’une destruction lente et patiente qui consiste à découper en premier lieu tout un pan de sa propre vie, et de son activité, cisaillant quelques unes de ses anciennes toiles, de ses dessins, des plans, des cartons d’invitations, des tests de ses photographies actuelles ou passées et bien d’autres supports pour les assembler en de longues bandes verticales. Leur lecture, qui se rapproche de la pellicule de cinéma, est parcellaire tant le bandeau est volontairement stratifié d’images amoindries, de lettres typographiques tronquées, perforés de trous et enluminés de rajouts de papier calque et de fils cousus. Cette trame qui plagie, en s’en méfiant, ce que l’on nommait au 19e siècle de travail de dames vient plutôt affirmer, au revers de ses grandes photographies qui font l’objet d’expositions, une sorte de surexploitation un peu bohème, poétique et décidée de la matière iconographique et d’un flux d’images à recycler, à digérer, et à reformuler à la manière d’un organisme vivant. Il n’est donc pas étonnant que ces lais d’images invitent à des formes plus englobantes comme ici l’installation où le visiteur peut traverser l’œuvre pour s’y loger à l’intérieur. Cette part de métaphore autour de la confusion, du choix, du flux et du refus, nourrit l’œuvre d’Aurélia Jaubert selon le ferment de bien des pratiques contemporaines de la vidéo à la peinture contemporaine. Ses rebuts, à l’entendre bien, annoncent déjà, par le son du mot, son propos : ce rebus, qui doit être bu à nouveau, est une action nourrissante.

 

Laurent Boudier, Paris, janvier 2007

Ailes

2001

installation à la Ferme du Buisson

impressions jet d’encre sur papier calque contrecollées sur plexiglas 3 mm:

ailes bleues : 2(88 x 209,5 cm)

ailes rouges : 2(88 x 210,5 cm)

ailes roses : 2(88 x 175 cm)

ailes vertes : 2(88 x 190 cm)

Ailes

« Postiches emplumés pour se libérer des pesanteurs de ce monde. Allégement du corps garanti. D’un coup d’ailes vous vous sentirez déjà loin. »

Ces « ailes »: impressions sur papier calque contrecollées sur plexiglas, ont été spécialement conçues pour le «5éme week-end à la ferme» des Arts-sauts à La Ferme du Buisson (Noisiel) en sept 2001.

Réunis autour du thème «Chut(es) ou petits et grands cirques d’(h)auteurs» des artistes (plasticiens-conteurs-acrobates-musiciens…) ont travaillés afin de faire goûter au public le plaisir du vol, de la hauteur et du vide, sous la forme d’un parcours à travers leurs différents univers.

Pour cette installation, des miroirs étaient disposés devant chaque paire d’ailes, elles-mêmes suspendues dans l’espace par des câbles. En se plaçant devant les ailes, chaque visiteur était invité a apercevoir son propre reflet métamorphosé et a effectuer un petit parcours parmi les quatre différentes paires proposées.

Un dispositif sonore circulaire conçu par Frédéric Fleischer ponctuait cette installation.

Bulles

2002

tirages jet d'encre contrecollés sur carton sous verre

110cm x 110cm 

Bulles
Sphères flottant dans un espace sombre, elles renvoient les reflets du spectre sous différentes formes, ondes lumineuses, chatoiements volatiles, et semblent n’étre qu’une délimitation arbitraire et transitoire d’un peu d’air emprisonné, une sorte de matérialisation légère et éphémère, prête a éclater soudain, sans laisser de trace.
Ces prises de vues de «bulles» ont été réalisées à l’aide de différents objets en verre.
C’est donc à partir d’objets familiers de notre vie quotidienne, verres, fioles, carafes, qu’il s’est agit ici de trouver un nouvel angle de vue, afin de leur révéler d’autres aspects, de nouvelles formes, de les rendre plus mystérieux, d’en faire naître par une mutation simple, créée par un autre regard, quelques bulles changeantes.
Ces images font partie d’un ensemble d’une dizaine de photographies numériques
 

Piliformes

1999

impressions jet d'encre contrecollées sur aluminium

réalisées avec le soutien de EPSON France

formats variables

 

piliformes

Ces images issues d’un travail photographique numérique, sont obtenues à partir de sculptures réalisées en fourrure synthétique et plâtre. Elles constituent un ensemble d’une vingtaine de panneaux.
Images semblant représenter des formes organiques de couleurs, de tailles et de volumes variés, elles composent en quelque sorte, une grande famille biologique.
Les tirages: impression jet d’encre à pigments sur papier photo de grands formats et contrecollés sur aluminium, tous de tailles différentes (d’une moyenne de 1m10 x 1m70), accentuent la variété des formes, et sont comme autant de portraits de personnages aux identités distinctes.
La fourrure, spécifique à chaque “personnages”, revêt diverses textures et couleurs, et ses contours jouent sur des zones de nettetés changeantes liées à la profondeur de champ.

Oscillations 

2001-2006 

Tirage jet d’encre contrecollé sur carton sous verre.
110×110 cm
5 exemplaires chaque

Oscillations  

Les dessous des couleurs, par Balthazar Gibiat

Peintre et photographe, née à Paris en 1967, Aurélia Jaubert manipule par voie numérique des images où toutes sortes de matières – organiques, minérales, synthétiques – sont explorées. Elle restitue le produit de ses métamorphoses sur de grands tirages. L’outil informatique ne fige ni ne glace rien, il est au contraire ici au service d’une manipulation très physique des formes et des couleurs de l’inerte et du vivant. Dans cette série intitulée "Oscillations" , Aurélia Jaubert va chercher l’image au plus profond de l’image : ondes lumineuses, chatoiements colorés, noeuds et rhizomes qui semblent n’être que délimitations arbitraires et transitoires. Une sorte de matérialisation légère et rythmée de la couleur secrète des choses.